Il ira au bout de ses rêves

Je n’ai jamais porté Sarkozy dans mon coeur. Mais je dois dire que depuis peu, un autre l’a remplacé dans ma détestation. Parce qu’à côté de Fillon, Sarkozy paraît presque droit dans ses bottes ! Fillon est l’incarnation faite homme de tout ce qui ne va pas en politique. Voici un homme poursuit sa course présidentielle, et ce malgré tous les signes qui montrent qu’il devrait s’arrêter. On l’accuse d’avoir créé des emplois fictifs ? Il ne renonce pas. Il ne peut aller à la rencontre des électeurs dans le calme ? Il maintient sa candidature. Il est convoqué par la justice ? Il ne renonce pas. Le monde s’écroule ? Il reste ! C’est simple : plus ça va mal, plus il rentre la tête et avance, têtu comme un âne. Il voudrait faire passer ça pour de la bravoure, il se définit comme combatif. Mais comment peut-il prétendre agir au nom de la France ? Lorsqu’il poursuit sa campagne malgré les soupçons, il humilie la France, et nous fait passer pour un pays corrompu. Dans pas mal d’autres pays, un politique n’aurait pu continuer sa campagne plus de quelques heures après le début de cette affaire. Lorsqu’il revient sur la parole qu’il avait donné au début de l’affaire, c’est la base même de la confiance qu’il ébranle. Cette confiance n’était déjà pas bien grande, mais là, cette attitude va marquer les esprits. Quand il prétend que tout cela a été orchestré par Macron, il ne se contente pas d’une défense abracadabrantesque : c’est tout le système qu’il envoie ballader. Quand il décide d’échafauder une manif’ de résistance populaire alors que les élus le lâchent, il est bien pire, à certains égards, qu’un Donald Trump ! Je ne comprends pas pour quelle raison Fillon se maintient. Espère-t-il tenir jusqu’à la date limite où plus aucun républicain ne pourra lui succéder ? Est-il convaincu de servir notre pays avec ses mesures ? Pense-t-il réellement qu’un candidat qui détourne l’argent du contribuable, ment ouvertement dans les médias et attaque les juges peut être un président convenable ? Une chose est certaine, d’après moi : le « pauvre type » (ce n’est pas moi qui le dis, mais Sarkozy) est le pire fléau qu’ait connu la droite.